vendredi 17 décembre 2010

Compte rendu du Café Psycho du mois de Décembre 2010



Bonjour à tous,
Suite au congrès international de psychanalyse Budapest en 1918 organisé par Karl ABRAHAM, Sigmund FREUD, Sandor FERENCZI, un recueil d’articles à vu le jour sous le nom « sur les névroses de guerre » en 2010 !
Aussi, au détour du projet d’été qui consistait à participer activement à la mise en place de l’exposition « 14-18 à l’hôpital. Héros méconnus de la grande guerre », au musée de la folie géré par la SERHEP (Société d'Etudes et de Recherches Historiques en Psychiatrie) situé à l’EPS de Ville-Evrard, nous avons étudié ce recueil. Aussi, au cours de ce café psycho du 2 décembre 2010, nous avons fait une restitution de ce travail avec pour question de retrouver ce dont ces textes parlent au vue de notre pratique actuelle.
Vous retrouveraient ces textes aux références nommées ci-dessous.:
S. Ferenczi (1916), Deux types de névrose de guerre (hystérie), In Psychanalyse 2, Œuvres complètes, Tome 2 : 1913-1919, Paris, Payot, 1970, P.238-252.
S. Ferenczi (1919), Psychanalyse des névroses de guerre, In Psychanalyse 3, Œuvres complètes, Tome 3 : 1919-1926, Payot, 1974, P.27-43.
K. Abraham (1918), Contribution à la psychanalyse des névroses de guerre, In Œuvres complètes, Tome 2, Ed. Payot, 1973, P.173-180
S. Freud (1918), La psychanalyse des névroses de guerre, In Résultats, idées, problèmes, Tome 1 : 1890 - 1920, PUF, coll. bibliothèque de psychanalyse, Paris, 1998, P 243-247.
Il restera, entre autres, à se procurer le livre d’Ernst Simmel paru en 1918 et salué à l'époque par Freud : "Névrose de guerre et trauma psychique". Aussi, le livre de Jean-Yves Le Naour sur les soldats traumatisés de la première guerre "Les soldats de la honte » qui paraitra en mars prochain aux éditions Perrin.
Bonne lecture !


mardi 14 décembre 2010

Invitation au Café Psycho de Décembre 2010


Invitation au Café Psycho du mois de Décembre

Retour sur le projet d’été

Cette rencontre fait suite à une collaboration l'été dernier entre le Café-Psycho et la Société d'Etudes et de Recherches Historiques en Psychiatrie de Ville-Evrard (la SERHEP). Un petit groupe d'étudiants en psycho de Paris13 s’est rendu cet été à Ville-Evrard pour participer à la mise en place d'une exposition au musée de la SERHEP sur la première guerre mondiale à l'occasion des journées du patrimoine 2010. Ce fut une rencontre très enrichissante qui a également servi de prétexte à former un petit "groupe de travail" entre étudiants sur la question des névroses de guerre. Nous vous invitons donc à un retour sur ce travail en deux temps:
_______________

Le Jeudi 16 décembre à l’Université
Paris 13, en salle C 306, de 17h à 18h30:


Pour échanger, débattre, s’informer, penser autour du thème :

« L'hôpital psychiatrique pendant la première guerre
mondiale et la question des névroses de guerre »


Intervenants :
_ Agnès Bertomeu, présidente de la SERHEP (Société d’Etudes et de Recherches Historiques en Psychiatrie de
Ville-Evrard), psychologue clinicienne.
_ Jean-François Chiantaretto, Psychanalyste et psychologue clinicien, professeur de psychopathologie à
l'université Paris-XIII, docteur en philosophie.

_________________
...Puis...

Le vendredi 17 décembre 2010 au musée
de la SERHEP à 14h30:

Pour visiter l’exposition:


14-18 à l’hôpital, Héros méconnus de la “Grande Guerre”


A l’Etablissement Public de Santé Ville-Evrard,(2eme étage, bâtiment de la bibliothèque)
202, avenue Jean Jaurès, 93332 Neuilly-sur-Marne,
à partir de la gare de RER de Neuilly Plaisance (RER A), moins de dix minutes en Bus (ligne 113 en direction de Mairie de Chelles - Sainte Bathilde).


Coldline :
Ben : 06.79.82.34.17.
SERHEP : 01.43.09.34.78.



samedi 6 novembre 2010

Quelques images du Café Psycho de Novembre 2010

Bonjour à tous,

Voici un petit compte-rendu imagé de cette dernière rencontre :




Et quelques définitions concernant les thèmes évoqués :

La violence:

La violence est synonyme d’agressivité à outrance. Elle a la même étymologie que “violer” c’est-à-dire, enfreindre les limites. En ce sens, la violence consiste à exercer une force sur quelqu’un dans le but de le forcer, contre sa volonté, en utilisant la force physique ou psychique. Elle se manifeste par des actes d’agression commis par un individu ou un ensemble de personne.
Il s’agit donc d’un passage à l’acte en tant qu’expression de la brutalité. La parole ne trouve plus sa place et l’expression passe par le corps même. Cet ensemble d’actions témoignent souvent d'un conflit ouvert. On peut alors avoir usage de la force dans la contestation sociale et dans la répression des conflits.

Langage du corps
Besoin d'agression
Phénomène de foule
Passage à l'acte
Emeutes 2005
Casseurs en marge des manifestations
Prise d’otage aux J.O. de Munich en 1972

« Celui qui rend violence pour violence ne viole que la loi, et non l'homme. »
Francis Bacon, De dignitate et augmentis scientiarum

« La violence est ce qui ne parle pas. »
Gilles Deleuze, Présentation de Sacher-Masoch

« La violence à la télévision, ça donne envie de tout casser. Sauf, hélas, la télévision. »
Philippe Geluck, Le Chat à Malibu 
 
« On dit d'un fleuve emportant tout qu'il est violent, mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l'enserrent ».
Bertolt Brecht

« La violence se donne toujours pour une contre-violence, c'est-à-dire pour une riposte à la violence de l'autre ».
Jean-Paul Sartre, Critique de la raison dialectique, 1960. 

« Le mot non-violence apparaît dans la langue française au moment de la lutte menée par Gandhi pour l’indépendance de l’Inde.
C’est un décalque, via l’anglais, d’un mot sanscrit, ahimsã, qui désigne le refus de tout acte pouvant porter atteinte à la vie. Selon ce premier sens, « non-violence » désigne donc une conviction religieuse ou philosophique, selon laquelle aucun acte de violence n’est jamais permis, même pour des objectifs louables, comme par exemple la légitime défense.
Mais Gandhi lui-même réalisa assez vite que l’action politique dans un monde où la violence est déjà là, ne peut se fonder sur l’ahimsã. Refuser d’utiliser la violence contre les violents, ne serait-ce pas se résigner à subir leurs lois ?
La véritable non-violence, selon Gandhi, exige donc que l’on invente et mette en œuvre des actions concrètes qui, tout en respectant le principe d’ahimsã, puissent cintrer efficacement la violence des adversaires. Pour désigner cette aptitude, il forge un mot nouveau, « satyagrãha » (force de la vérité). »
Sylvain Auroux, Encyclopédie philosophique universelle II

« La propagande est aux démocraties ce que la violence est aux dictatures. »
Noam Chomsky.

---------------------------

Le sujet en péril :


Il s’agit d’une situation où la personne court de grands risques. Elle est menacée dans sa sécurité, dans ses intérêts ou dans son existence même. On peut alors dire que le sujet met son intégrité en péril, en prenant sur soi l'entière responsabilité de ses actes. C’est une action d’ordre symbolique qui porte atteinte à la vie humaine.
Cette conduite est un recours ultime afin d’avoir gain de cause : quand toute communication verbale est devenue inopérante, le sujet cherche à infléchir la situation par une conduite extrême non violente à l’égard d’autrui, même si c’est une forme de violence envers soi. On peut alors parler de sacrifice altruiste.
Symbolisme
Besoin d'estime de soi
Perte identitaire
Dernier échappatoire
Grèves de la faim
Suicides au travail
La résistance
Les attentats-suicides
L’utilisation d’internet dans certains pays totalitaires

« La philosophie mène à la mort, la sociologie mène au suicide. »
Jean Baudrillard

« Le passage à l'acte, il est, si vous voulez, dans le fantasme, du côté du sujet[...] le sujet, si l'on peut dire, se précipite de là où il est, du lieu de la scène où, comme sujet fondamentalement historisé seulement il peut se maintenir dans son statut de sujet, qu'il bascule essentiellement hors de la scène; c'est là, la structure même, comme telle, du passage à l'acte. »
Jacques Lacan, Séminaire X, L’angoisse.

« En toutes choses, le plaisir croît à raison du péril qui devrait nous en écarter »
Sénèque

« Jojo
Nous parlons en silence
D’une jeunesse vieille
Nous savons tous les deux
Que le monde sommeille
Par manque d’imprudence. »
Jacques Brel

« « Là où grandit le danger croît aussi ce qui nous sauve », nous dit Holderlin. (« Da, wo die Gefahr wächst, wächst das Rettende auch. »)
C’est aujourd’hui l’inverse : « Da, wo das Rettende wächst, wächst die Gefahr auch ». (C’est dans l’excès de sécurité qu’est le péril extrême).
Jean Baudrilard.

« Plus le sujet s'affirme à l'aide du signifiant comme voulant sortir de la chaîne signifiante, et plus il y entre et s'y intègre, plus il devient lui-même un signe de cette chaîne. S'il s'abolit, il est plus signe que jamais. La raison en est simple - c'est précisément à partir du moment où le sujet est mort qu'il devient pour les autres un signe éternel, et les suicidés plus que d'autres. C'est bien pourquoi le suicide a une beauté horrifique qui le fait si terriblement condamner par les hommes, et aussi une beauté contagieuse qui donne lieu à ces épidémies de suicide qui sont tout ce qu'il y a de plus réel dans l'expérience. »
Jacques Lacan, Séminaire V, Les formations de l’inconscient, 1956-1957.

« Les saint jean bouche d'or qui prêchent le martyre
Le plus souvent, d'ailleurs, s'attardent ici-bas
Mourir pour des idées, c'est le cas de le dire
C'est leur raison de vivre, ils ne s'en privent pas
Dans presque tous les camps on en voit qui supplantent
Bientôt Mathusalem dans la longévité
J'en conclus qu'ils doivent se dire, en aparté
"Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente »
Georges Brassens, Mourir pour des idées.

« Il n’y a que les martyrs pour être sans pitié ni crainte. Croyez-moi, le jour du triomphe des martyrs, c’est l’incendie universel. »
Jacques Lacan, Séminaire VII, L’éthique de la psychanalyse, Commentaire sur Antigone, 1959-1960.

---------------------------------

Les réactions collectives organisées

Ce sont des méthodes de contestations collectives où l’ensemble des individus regroupés cherche à montrer son désaccord, son opposition. Elles sont l’expression même de la remise en cause des idées reçues, des institutions, de l’ordre social, etc. Cette critique prend forme à travers de nombreuses actions où l’ensemble des individus fait bloc et exerce, par sa cohésion, une force pour tenter d’infléchir une situation. Ces méthodes sont donc parties prenantes de l’expression démocratique.

Résistance au changement
Besoin de sécurité
Désinhibition collective
Angoisse
Grèves
Manifestations
Blocages

« Le capitalisme, c'est l'exploitation de l'homme par l'homme ! Le syndicalisme, c'est le contraire. »
Coluche

« La populace ne peut faire que des émeutes. Pour faire une révolution il faut le peuple. »
Victor Hugo, Choses vues.

« L'insurrection confine à l'esprit, l'émeute à l'estomac. »
Victor Hugo, Les Misérables.

« On n'a quand même pas pris la Bastille pour en faire un opéra ! »
Pierre Desproges

« L’insurrection n’est point un état moral ; elle doit être pourtant l’état permanent d’une république. »
Marquis de Sade, La philosophie dans le boudoir

« La satisfaction que [le triomphe remporté sur le père] procure fait instaurer la fête commémorative du repas totémique dans laquelle les restrictions imposées par l’obéissance après-coup sont levées, elle prescrit de répéter dans le sacrifice de l’animal-totem le crime que fut le meurtre du père, et cela aussi souvent que le gain retiré de cet acte, l’appropriation des qualités du père, menace de s’évanouir par suite des changements qu’entraîne la vie. »
Sigmund Freud, Totem et tabou.

« La tragédie sanglante des paysans et des ouvriers russes ne saurait passer sans laisser des traces. Plus que toute autre chose, la pratique du socialisme en Russie a démontré que les classes laborieuses n’ont pas d’amis, qu’elles n’ont que des ennemis qui cherchent à s’emparer du fruit de leur travail. Le socialisme étatiste a démontré pleinement qu’il se range, lui aussi, au nombre de leurs ennemis. Cette idée s’implantera fermement, d’année en année, dans la conscience des masses du peuple.
Prolétaires du monde entier, descendez dans vos propres profondeurs, cherchez-y la vérité, créez-la vous-même ! Vous ne la trouverez nulle part ailleurs. »
Voline, La révolution inconnue.

----------------------------

L'engagement citoyen

Action de s’engager en vue de participer à la vie civique d’une société. Il s’agit d’une participation active (selon les convictions de l’individu) à la vie sociale, politique, intellectuelle, etc. en entreprenant et poursuivant certaines actions et activités. Cette "démarche citoyenne" afficherait une volonté d'intégrer, dans ses actes, des considérations éthiques et des finalités ou des solidarités sociales plus affirmées. Il s’agit d’un acte d’engagement individuel qui témoigne d’un dévouement pour l'intérêt public, pour la "chose publique".

Sublimation
Besoin d'appartenance
Inscription sociale
Lien
La J.A.P.D.
Engagement dans l’armée
Conseil Municipal de la Jeunesse
Inscription sur les listes électorales

« Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile. »
Thucydide

Ce que la poupée gonflable est au désir, l’humanitaire l’est à la pensée. »
Jean Baudrillard

« Je respecte trop la démocratie pour risquer de la dérégler en votant. »
Rolland Topor

« Les hommes ne seront jamais des citoyens tant qu’ils accepteront sans mot dire d’obéir aveuglément aux ordres de leurs gouvernants ; ils ne seront jamais non plus des citoyens s’ils prétendent acquérir leurs droits par la force. »
La Boétie, Discours de la servitude volontaire

« Ce n’est jamais dans l’anarchie que les tyrans naissent, vous ne les voyez s’élever qu’à l’ombre des lois ou s’autoriser d’elles. »
Marquis de Sade, Juliette.

« Parler de révolte n’engage pas d’emblée au « rassemblement » susceptible de faire gagner un candidat, mais incite, au contraire, à l’auscultation, au déplacement, à la dissemblance, à l’analyse, à la dissociation. Parler de révolte n’appelle pas à l’intégration, à l’inclusion, à l’idylle sociale dans l’immobilité, mais souligne qu’il existe des contradictions d’ordre économique, psychique, spiritel, et, qui plus est, que ces contradictions sont permanentes : entendez bien, elles ne sont pas solvables. C’est même lorsque l’on s’aperçoit que les contradictions de la pensée et de la société sont insolvables que la révolte apparaît - avec ses risques - comme une nécessité continue pour le maintien en vie de la psyché, de la pensée et du lien social lui-même. »
Julia Kristeva, Sens et non-sens de la révolte



mardi 2 novembre 2010

Invitation au Café Psycho de Novembre 2010



En faisant sa rentrée dans ce contexte d’actualités sociales pour le moins animé, le Café-Psycho se propose de revenir à son objet premier: créer un espace et un temps, sous la forme d’un forum où enseignants et étudiants peuvent se rencontrer, élaborer et discuter librement en regard d’un certain malaise diffus.
_______________

Le Jeudi 4 novembre en salle C 306, de 17h à 18h30.

Pour échanger, débattre, s’informer, penser autour du thème :

" Les possibilités d'inscription pour le sujet de son engagement et de sa contestation au travers du fait social"



vendredi 24 septembre 2010

Suite du projet d'été

Bonjour à tous,

Comme vous le savez, le projet d’été consistait à participer activement à la mise en place de l’exposition « 14-18 à l’hôpital. Héros méconnus de la grande guerre », au musée de la folie géré par la SERHEP (Société d'Etudes et de Recherches Historiques en Psychiatrie) situé à l’EPS de Ville-Evrard. Voici l'invitation de cet événement :



Bonne visite !

dimanche 20 juin 2010

Projet d'été 2010

Bonjour,
La SERHEP (Société d’Etudes et de Recherches Historique en Psychiatrie de Ville-Evrard) était intervenue dans le Café-Psycho du 1er avril de cette année pour venir nous parler de l’histoire de la mise en place des secteurs en psychiatrie en France. Nous étions ensuite allés visiter le musée de la SERHEP à Ville-Evrard. Cela aurait été dommage d’en rester là.
Pour les journées du patrimoine (18 et 19 septembre 2010) la SERHEP organise une exposition sur l’hôpital psychiatrique pendant la première guerre mondiale. Pour cette exposition, plusieurs partenaires s’associent à la SERHEP :
“Arnaud Bouteloup : photographe, il a retrouvé et restauré un ensemble de photos remarquables prises par son arrière grand-oncle, Frantz ADAM psychiatre aux armées. Ces photos sont des œuvres photographiques exemplaires. Frantz Adam était un ami des frères Lumière. Arnaud Bouteloup en a fait des tirages et des agrandissements qui rendent toute la beauté et l’humanité saisissante des prises de vues de son grand-oncle.
Le service des archives de Ville-Evrard avec l’assistance de Madame Anne-Pascale SALIOU, et celle de l’actuel EPS de Ville-Evrard. Ce service contient de nombreux dossiers de soldats dit fous ou psychonévrosés,
Le service des archives de la commune de Neuilly sur Marne,
Le service des archives de l’actuel département de Seine saint-Denis,
Le Musée d’Histoire Vivante de Montreuil,
L’Institut CGT Histoire Sociale de Seine Saint-Denis...”
ET...
Le Café-Psycho
QUI VOUS PROPOSE SON PROJET D’ETE


Soucieux d’offrir une approche de l’université qui soit différente, et qui pourrait peut-être même fonctionner lorsque l’université est en congé, nous voulons proposer aux étudiants de Paris 13 de s’associer à cette démarche. De plus, il y a à Ville-Evrard, une quantité d’archives, de documents historiques uniques en France, qui sont, pour l’instant, inexploités par la recherche universitaire. C’est pour aller vers une ouverture de ces archives à des fins de recherche que nous souhaitons nous associer à la mise en place de cette exposition.
Concrètement, les étudiants qui le souhaitent peuvent s’inscrire par mail (contact plus bas) et le travail va s’échelonner entre maintenant et la mi-septembre. Selon le nombre de personnes intéressées, et les possibilités de se rencontrer pendant cette période de vacances, le travail va se répartir selon deux axes:
Il faudra, d’une part contribuer et participer de manière concrète et inventive à la mise en place et à la présentation de l’expo en elle-même: le choix des documents a déjà été fait et leur mise en valeur dans l’espace reste à faire.
D’autre part, et c’est là que les étudiants en psycho trouvent leur place et leur intérêt, cette exposition sera l’occasion de former en parallèle un petit groupe de travail afin d’aborder un des thèmes de l’exposition sur lequel les étudiants de psycho ont leur mot à dire: “les névroses de guerre”. En effet, en septembre 1918, se tient le Vème Congrès International de Budapest organisé par Karl Abraham, Freud, Ferenczi et ce dernier y discutent essentiellement de la question des névroses de guerres (un ouvrage rassemblant l’ensemble de ces discussions paraitra en septembre prochain aux éditions Payot, sous le titre “Sur les névroses de guerre”) et nous proposons donc de travailler ces articles.
Le but est donc (au départ) double et sera sans doute appelé à s'élargir : proposer aux étudiants un cheminement différent de celui auquel ils sont habitués, de se rencontrer dans un autre lieu, autour d’une démarche inhabituelle et de travailler à l’ouverture dans un avenir proche des archives de Ville-Evrard à la recherche universitaire. Il y a là de nombreuses sources pour un travail de mémoire ou de thèse qui pourraient profiter à de nombreux étudiants dès l’année prochaine.
Alors, venez cet été travailler, en tongues et en maillots de bains, à Ville-Evrard sur les névroses de guerre!
Coldline:
Inscription: cafepsy@gmail.com
Benjamin: 06.79.82.34.17.
--
L'équipe du Café Psycho !



mardi 4 mai 2010

Invitation au Café Psycho du mois du Mai 2010


Nous vous invitons à nous rejoindre pour la dernière rencontre du Café Psycho de l’année qui aura lieu:

_______________



Le Jeudi 6 mai en salle C 306, à partir de 17h



Pour échanger, débattre, s’informer, penser autour du thème :

« Venez mettre en jeu votre place »



mercredi 14 avril 2010

Visite au Musée de la folie



Rappel :


Suite à la rencontre du 1er avril, autour de la pratique de la psychothérapie institutionnelle et de l’histoire de la psychiatrie de secteur, le Café-Psycho propose une seconde rencontre, hors les murs de l’Université.

Si la première rencontre a été l’occasion de faire entrer un petit bout de psychiatrie -de secteur- à l’Université, cette seconde rencontre a pour but d’amener un peu d’Université à la psychiatrie.

Nous vous invitons donc ce vendredi 16 avril à 14h à venir visiter le musée de la SERHEP (Société d’Etudes et de Recherches Historiques en Psychiatrie), situé sur un lieu historique et emblématique de la psychiatrie française : Ville-Evrard à Neuilly-sur-Marne. Agnès Bertomeu, présidente de la SERHEP accompagnera les étudiants de psychologie de Paris 13 dans la visite de ce petit Musée d’art et d’histoire de la Psychiatrie où l’on peut admirer, entre autres curiosités, des robes tissées de folie ainsi que de folles machines à soigner la déraison brodées de l’esprit scientifique des décennies et des siècles passés.


L’accès est libre et gratuit pour toute personne intéressée, il vous suffit de vous inscrire (de préférence avant vendredi matin !) par mail: cafepsy@gmail.com .



Espérant vous voir nombreux à nous accompagner dans ce voyage...


Coldline :
Ben : 06.79.82.34.17.
SERHEP : 01.43.09.34.78.

dimanche 4 avril 2010

Compte rendu du Café Psycho du mois d'Avril 2010

Bonjour à tous,

Plutôt qu'un long discours, voici une bibliographie concernant l'histoire de la psychiatrie et de la psychothérapie institutionnelle.

Sur l’histoire de la psychiatrie :
- Foucault M., Histoire de la folie à l’âge classique, (1972) Paris, Gallimard, 2003.
- Pichot P., Un siècle de psychiatrie, (1996) Le Plessis-Robinson, Ed. Synthélabo, coll. Les empêcheurs de penser en rond, 1996.
- Quétel C., Histoire de la folie. De l’antiquité à nos jours, Paris, Taillandier, 2009.

Sur l’histoire de Ville-Evrard en particulier :
- Roumieux A., La tisane et la camisole : trente ans de psychiatrie publique, Jean-Claude, Lattès, 1981.
- Roumieux A., Ville-Evrard. Murs, destins et histoire d’un hôpital psychiatrique, L’Harmattan, 2008.

Sur la psychiatrie de secteur :
- Ayme J., Psychothérapie institutionnelle et psychiatrie de secteur, Annales Médico-psychologiques, vol. 145 n° 8 p. 714-716, 1987.
- Delion P., Psychose toujours... psychose, psychothérapie institutionnelle et psychiatrie de secteur, Paris, Scarabée, 1984.
- Fourquet F., Histoire de la psychiatrie de secteur, Paris, Recherches/Ipraus, 1999.
- J.-P. Martin, Psychiatrie dans la ville, Pratiques et clinique de terrain, Toulouse, Editions érès, 2000.

Sur la psychothérapie Institutionnelle :
- Ayme J., Contribution à l'histoire de la psychothérapie institutionnelle, Information
psychiatrique, n° 3 p. 399-412, 1983.
- Guattari F., Psychanalyse et transversalité: essais d analyse institutionnelle, Paris, Maspéro, 1972.
- Lacan J., De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité, (1932) Paris, Editions du Seuil, 1975.
- Lacan J., Le séminaire, Livre III : Les psychoses, (1955-1956), Paris, Le Seuil, 1981
- Oury J., Le Collectif. Le séminaire de Sainte-Anne, (1984-1985) Nîmes, Champ social éditions, coll. Psychothérapie institutionnelle, 2005.
- Oury J., L 'aliénation; séminaire de Sainte-Anne, lOe année, Paris, Galilée, 1992.
- Oury J., Psychiatrie et psychothérapie institutionnelle, Lecques, Les éditions du champ social, coll. Psychothérapie institutionnelle, 2005.
- Oury J., Guattari F., Tosquelles F., Pratique de l'institutionnel et politique, Vigneux, Matrice, 1985.
- G. Pankow, L’Homme et sa psychose, 1969), Paris, Aubier Montaigne, Flammarion, 1993.
- Paumelle P., Essais de traitement collectif du quartier d’agités, (1952), thèse de médecine, préf. Ph. Koechlin, postf. S. Tomkiewicz, Rennes, Ed. Ecole Nationale de la Santé Publique, 1999.
- F. Tosquelles, Le travail thérapeutique en psychiatrie, (1967) éd. Erès, coll. Trames, 2000.

mardi 30 mars 2010

Invitation au Café Psycho d'Avril


Nous vous invitons à nous rejoindre lors de la prochaine rencontre du Café psycho qui aura lieu:

_______________

Le Jeudi 1er avril 2010

En salle C 306, à partir de 17h

Pour échanger, débattre, s’informer, penser autour du thème :

« Psychiatrie de secteur & psychothérapie institutionnelle »

à partir des interrogations suivantes : en quoi ce type d’approche intéresse-t-il le psychologue clinicien dans sa pratique ? D’où lui viennent ces outils ? Comment peut-il les manier ?

___________
____


Intervenants
Agnès Berthomeux, présidente de la SERHEP (Société d’Etudes et de Recherches Historiques en Psychiatrie de Ville-Evrard), psychologue dans un Centre Médico-Psychologique.
Elie Pouillaude, chargé de cours à Paris 13, psychologue dans un Centre Médico-Psychologique de consultation et de cure ambulatoire.

Cette rencontre, aura la particularité de s’articuler en deux temps : première rencontre le jeudi 1er avril à 17h en C306 et deuxième rencontre le vendredi 16 avril à 14h en dehors des murs de l’Université. En effet, pourquoi ne pas interroger ce courant de désaliénation qui a permis de faire tomber les murs des asiles en France en déplaçant le Café-Psycho hors les murs de l’université ?

http://cafepsycho.blogspot.com/

jeudi 25 mars 2010

Compte rendu du Café Psycho de Mars 2010

Bonjour à tous,



La rencontre de ce mois de mars a commencé par la projection de plusieurs extraits du film La Vague, réalisé en 2008 par Dennis Gansel. Il s’agit de l’histoire d’un professeur de lycée qui propose à ses élèves, lors d’une semaine thématique, une expérience visant à leur expliquer le fonctionnement d'un régime totalitaire. Commence alors un jeu de rôle grandeur nature durant lequel ce professeur organise une communauté fonctionnant comme une unité possédant un symbole, un salut, un uniforme, des règles : la vague. Cependant certains lycéens prennent la situation très au sérieux, elle finira par devenir incontrôlable.

Ce film est très largement inspiré de La Troisième vague, étude expérimentale du fascisme, menée par le professeur d’histoire Ron Jones avec des élèves de première du lycée Cubberley à Palo Alto pendant la première semaine d’Avril 1967. Cette expérience pédagogique avait pour but de faire comprendre les mécanismes du "suivisme", tel qu'il a pu être vécu par les Jeunesses Hitlériennes lors du IIIème Reich. N’arrivant pas à expliquer à ses élèves comment les citoyens allemands avaient pu, sans réagir, laisser le parti nazi procéder au génocide de populations entières, Ron Jones décida d’organiser une mise en situation. Il fonda un mouvement nommé « La Troisième Vague », dont l’idéologie vantait les mérites de la discipline et de l’esprit de corps, et qui visait à la destruction de la démocratie, considérée comme un mauvais régime en raison de l’accent qu’elle place sur l’individu plutôt que sur la communauté.

Si vous désirez avoir davantage d’informations sur cette étude et sur son déroulement, vous pouvez consulter cet article.

Difficile de rester indifférent devant de telles images. La plupart des participants ont été interpellés par ce film, qu’ils visionnent pour la première fois ou non. D’ailleurs, on sent la charge affective que provoquent en nous ces extraits, à la vue du silence qui s’installe au départ.
Après avoir, pour certains, exprimé ces affects pénibles, un certain nombre d’éléments nous interpellent et de nombreuses questions se posent :
  • Comment aurions-nous agi dans une situation similaire ?
  • Conscient des enjeux de ce film et des différentes stratégies de manipulation étudiés lors notre formation, ne serions-nous pas également pris par ce mouvement ?
  • Comment cela peut se produire ? Quels mécanismes sont mobilisés ?
  • Par quel processus en vient-on à ne plus penser ?
  • Pourquoi obéissent-ils ?

Le parallèle avec l’expérience de Milgram est alors énoncé. Cependant, ici, l’obéissance n’est pas liée à l’autorité du savoir (autorité attribuée par le cadre universitaire et le symbole des blouses blanches). D’ailleurs, plutôt que de parler d’obéissance, on évoquerait davantage la notion d’adhésion à un groupe avec idéalisation et identification au leader charismatique mais également identification aux autres membres. Ces identifications permettent de construire des liens forts et une cohésion importante au sein du groupe. De plus, selon Le Bon, chacun des membres déposerait son idéal du moi dans le leader. Cette identification faciliterait une plus grande cohésion et un plus grand contrôle.

Pourquoi adhérer au groupe ? Nous appartenons tous à différents groupes : sociaux, culturels, politiques, religieux, phénomènes de mode vestimentaires, musicales, littéraires… La question était donc plus pour nous de tenter de comprendre pourquoi un groupe d’individus peut basculer dans un fonctionnement qui disqualifie l’individu au profit du groupe, entrainant alors une impossibilité de penser. La question de la quête d’appartenance ainsi que l’affaiblissement du modèle autoritaire sont des éléments de réponse (gardons, de plus, à l’esprit que ce sont deux modèles actuellement en crise). Notre discussion s’est finalement orientée du côté des repères ; peut-on dire qu’il est plus facile à des individus en manque de repères stables de se laisser embrigader dans de tels groupes ? Et qu’en est-il dans notre société où l’individu est au contraire aux prises avec une multitude de repères ? N’est-ce pas autant instable ?

De plus, l’adhésion à la communauté offre des bénéfices secondaires à chacun des membres ainsi qu’au leader. Chacun trouve une place dans laquelle il se sent reconnu, qui lui apporte une sécurité affective et à partir de laquelle, il peut accomplir des désirs. D’où un sentiment de satisfaction et d’euphorie ainsi que se « laisser aller » voire cet engouement pour la communauté.
Tous ces bénéfices secondaires expliquent certainement l’attrait que chaque membre a vis-à-vis du groupe mais aussi les résistances à s’en dégager.

La difficulté à s’en dégager peut également être le fruit du clivage entre le dehors et le dedans. De tels groupes autoritaires, autocratiques trouvent leur cohésion et leur solidité grâce à ce clivage qui disqualifie l’autre : on est avec le groupe ou on est contre. Il n’y a pas d’autre alternative. On comprend bien la difficulté à se dégager du groupe (et même la difficulté à ne pas y adhérer) : car s’en éloigner, c’est devenir un ennemi contre lequel il faut lutter. Il s’agit donc de se retrouver seul contre ce groupe solide et cohésif (place qui est subjectivement difficile à tenir). Enfin, ce clivage protège le groupe de la remise en question (dont l’un de ses aboutissements pourrait être son implosion).

Il y a une véritable attaque de la pensée. Chacun des membres se démet de sa pensée et délègue le questionnement au leader (lui-même démuni de cette pensée par la perte de contrôle). En lui obéissant, chacun se désengage de toute responsabilité personnelle. L’appartenance à un groupe désinhibe et rend l’acte plus facile car chacun des membres est soutenu par les valeurs inscrites par le groupe. De même, comme le souligne Anzieu, le groupe est différent de la somme des individus qui le composent, ce qui permet à chacun des membres de ne plus se sentir seul, individuel, éphémère, mais lui donne une force par un groupe qu’il juge comme permanent. Avec cette attaque de la pensée, le sentiment qui ressort est que le groupe peut être assimilé à quelque chose de symbiotique, d’archaïque. D’ailleurs, selon Le Bon, la communauté est comme un corps composé de cellules. La référence au corps, et tout le vocabulaire utilisé tel que « les membres », renforce cette idée d’archaïque.

Avec ce film, apparaît une autre vision du leader autocratique. Vu habituellement comme un manipulateur contrôlant la situation, le film nous montre qu’il est lui-même submergé par ce mouvement qu’il ne contrôle plus, qu’il est lui-même manipulé par un processus qui le dépasse. La question de l’auto-manipulation se pose ici : aussi bien pour le leader que pour les membres de la communauté.

Pour finir, comment faire pour ne pas être influencé par de tels groupes ? On ne peut pas échapper à l’influence. La seule solution est de multiplier les influences ce qui permet à chacun de réfléchir par soi-même et de critiquer, dans le but de ne pas se laisser manipuler. Cela est-il suffisant ? Difficile d’y répondre mais il semblerait que ce soit l’alternative la plus satisfaisante.

Informations complémentaires sur l'expérience de Ron Jones

Le film La Vague est inspiré de la Troisième Vague, étude expérimentale du fascisme, menée par le professeur d’histoire Ron Jones avec des élèves de première du lycée Cubberley à Palo Alto pendant la première semaine d’avril 1967. Cette expérience pédagogique avait pour but de faire comprendre les mécanismes du "suivisme", tel qu'il a pu être vécu par les Jeunesses Hitlériennes lors du IIIème Reich.

N’arrivant pas à expliquer à ses élèves comment les citoyens allemands avaient pu, sans réagir, laisser le parti nazi procéder au génocide de populations entières, Ron Jones décida d’organiser une mise en situation. Il fonda un mouvement nommé « La Troisième Vague », dont l’idéologie vantait les mérites de la discipline et de l’esprit de corps, et qui visait à la destruction de la démocratie, considérée comme un mauvais régime en raison de l’accent qu’elle place sur l’individu plutôt que sur la communauté.


Chronologie de l’expérience selon Jones

  • Lundi : Jones donne une allocution sur la discipline. Il passe ensuite aux travaux pratiques et indique une position assise susceptible de faciliter la concentration et la volonté. Les élèves doivent se lever, commencer leur réponse par « Monsieur Jones » et répondre en quelques mots seulement.
  • Mardi : la devise du mouvement : « La force par la discipline, la force par la communauté ». Jones analyse l’idée de communauté qu’il définit comme le lien unissant différentes personnes tournées vers un but commun. Ron Jones ordonne ensuite aux élèves de réciter la devise du mouvement et leur enseigne un salut. Il décide de nommer le mouvement « La Troisième Vague », expliquant aux élèves que c'est à la fois parce que la main lors du salut ressemble à une vague sur le point de déferler, et parce que, conformément à une croyance populaire, les vagues de l’océan avanceraient par groupes de trois, la troisième étant la plus forte. Il omet de mentionner aux élèves la référence la plus importante, qui est bien sûr la référence au Troisième Reich.
  • Mercredi : Il distribue des cartes de membre aux élèves participant au mouvement. Ron Jones donne une allocution sur l’action, entendue comme but vers lequel tendent la discipline et la communauté, et sans lequel elles perdent tout leur sens. Plusieurs élèves lui expriment leur satisfaction et leur joie de participer à la « Troisième Vague ». Les élèves semblent perdre leurs aptitudes à argumenter et à nuancer. Jones constate que la « Troisième Vague » prend des proportions inquiétantes (dénonciation à tout va, menaces envers ceux qui sont contre le mouvement, investissement excessif).
  • Jeudi : L’expérience perturbe la vie du lycée de manière manifeste (quatre vingts élèves au lieu de trente ; certains sèchent les cours pour assister à ceux de Jones…). Inquiet de l’ampleur et de la tournure que prennent les événements, sentant l’expérience lui échapper, incertain de ses propres motivations pour poursuivre, Ron Jones décide d’en finir. Après une allocution sur la fierté, il annonce que la « Troisième Vague » n’est pas seulement une mise en situation au sein du lycée, mais bel et bien un projet d’ampleur nationale destiné à modifier en profondeur la vie sociale des États-Unis. Il prétend que d’autres enseignants ont, comme lui, fondé des « Troisièmes Vagues » partout dans le pays et que, le lendemain, à midi exactement, le leader national du mouvement s’adressera aux jeunesses de la Troisième Vague. Il s’appuie sur la volonté des membres pour organiser en vingt-quatre heures une réunion exemplaire.
  • Vendredi : conférence au lycée. Deux cents étudiants assistent à la réunion. À midi, les portes sont closes et des gardes postés de faction. Ron Jones montre à ses amis l’obéissance aveugle des jeunes présents : il les fait saluer et leur fait réciter la devise du mouvement. À midi cinq, Ron Jones fait éteindre les lumières et allumer des écrans de télévision, annonçant le discours du leader national. Après quelques minutes de silence attentif devant les postes ne montrant que de la « neige », les élèves finissent par s’apercevoir de la supercherie. Coupant court à leur stupeur, Ron Jones procède à un « débriefing » : il explique comment il les a manipulés et dans quelle mesure ils se sont laissés manipuler. Il leur montre à quel point il est facile de verser dans le totalitarisme. Il clôt l’expérience.

Le malaise qui prédominait à la fin du dernier cours ainsi que la peur a conduit à conserver une grande pudeur sur l’expérience. Les sources fiables sur l’expérience sont donc rares. Aussi, réunir des informations fiables sur le déroulement réel des événements semble aujourd’hui très difficile. Sans l’accuser de déformation volontaire, force est de reconnaître que les nombreuses divergences entre les sources rendent hasardeux tout examen impartial de l’expérience. D’un point de vue sociologique, le fait que le public semble prêt à accorder crédit à la « Troisième Vague » telle qu’elle est relatée dans les adaptations artistiques pourrait en lui-même provoquer un questionnement et constituer un objet d’étude.

lundi 1 mars 2010

Invitation au Café Psycho de Mars 2010



Nous vous invitons à nous rejoindre lors de la prochaine rencontre qui aura lieu:


Le Jeudi 4 Mars 2010

En salle C306, à 17h00




Pour échanger, débattre, s’informer, penser autour de:

l’Autocratie

à partir d’extraits du Film
La Vague de Dennis Gansel



Vous ne connaissez pas le Café Psycho ?
Venez-vous informer sur notre blog :

http://cafepsycho.blogspot.com/

Compte rendu du Café Psycho de Février 2010

La rencontre du Café Psycho du 4 février nous a permis d’évoquer et de débattre autour des concepts d’influence et d’interaction. Pour cela, nous sommes partis d’une mise en situation permettant d’expérimenter ensemble ces notions.

Le principe ? Nous avons proposé aux participants de se mettre debout, en cercle, et de choisir silencieusement deux personnes au choix. Une fois ce choix fait, la consigne était de se déplacer dans la salle de telle sorte que chaque participant soit à égale distance des deux personnes qu’il avait choisies au préalable.

Nous nous sommes alors rendu compte de la complexité de cette situation : chaque mouvement effectué entraînait le déplacement de tous. Un bon nombre de ressentis furent alors partagés. L’interaction entrainée par cette situation a fait émerger des émotions, sentiments, interprétations proches de ceux qui nous animent en société. Nous avons également pu observer l’attrait et la curiosité que pouvaient susciter cette mise en situation, certains changeant de position afin que le mouvement poursuive.

Très vite, cette mise en situation nous a permis d’évoquer un certain nombre de concepts autour de la notion d’influence. En premier lieu, nous avons parlé de « l’effet papillon » (métaphore de la théorie du chaos) et de l’approche systémique comme deux exemples qui permettent d’aborder les concepts de système, d’interactions, de rétroactions, de régulations, d’organisation, etc.

Chacun des participants a pu ainsi réfléchir aux liens qui nous unissaient, que nous soyons en contact direct ou non avec les personnes qui nous entourent (les personnes que nous avons choisies dans cette mise en situation et les autres). Quoi que l’on fasse, nous influençons toujours notre environnement. A plus grande échelle, nous avons pu évoquer le phénomène sociétal mais aussi l’investissement du psychologue dans sa profession. Doit-il prendre en compte l’individu, l’environnement, ou l’individu dans son environnement ? Un membre souffrant provenant d’une famille doit-il être traité seul, ou avec les autres membres ? Qu’en est-il alors de la cure psychanalytique qui s’effectue entre un analyste et un sujet seul ? Un changement chez le patient, à la suite de cette thérapie, n’aurait-il pas une influence sur les autres membres de la famille ? Faudrait-il donc s’intéresser à l’ensemble de ses relations ? Est-ce envisageable et convenable ? Et comment ?

La question du désir, de la demande est un élément important à prendre en compte. Car le désir ou du moins la demande est au centre de toute thérapie. Sans cela, aucun changement ne peut être amené dans le fonctionnement du sujet, et donc de son environnement.

La question du choix est alors apparue (choix déjà évoqué au moment où nous avons décidé de suivre arbitrairement deux personnes). Car oui, les influences sont nombreuses et précèdent notre existence, mais le libre arbitre est toujours.

Pour finir, afin d’exposer l’importance des influences, la référence au film « la vague » a été évoquée. Ce film relate une expérimentation tragique concernant la possibilité (ou impossibilité) de ne subir aucune influence. La projection d’un extrait de ce film suivi d’un débat a été envisagée comme thème d’une prochaine rencontre.

lundi 1 février 2010

Invitation au Café Psycho de Février


Nous vous invitons à nous rejoindre lors de la
prochaine rencontre qui aura lieu:


Le Jeudi 4 Février 2010

En salle C308, à 17h30



Vous ne connaissez pas le Café Psycho ?
Venez-vous informer sur notre blog :

http://cafepsycho.blogspot.com/

samedi 30 janvier 2010

Compte rendu du Café Psycho du 14 Janvier 2010

Ce deuxième Café Psycho a pris une couleur tout à fait nouvelle et inédite jusque là. Pour nous questionner autour de la question des Représentations et Préjugés, nous nous sommes appuyés sur une mise en situation que certaines universités présentent dans leur formation. Vous pouvez la retrouver dans l’article précédent ou en cliquant ici.

Vaste sujet qui ne fut pas si simple à aborder et cette mise en situation nous a permis d’approcher ces deux notions.

La question qui nous est posée est de classer les différents personnages par ordre croissant de responsabilité. Déjà là, la première difficulté s’impose : il n’est pas facile de désigner individuellement qui est le plus responsable de l’acte et qui l’est le moins. Très vite, nous comprenons que chaque protagoniste de l’histoire a sa part de responsabilité. Deuxième difficulté : trouver un consensus. Chacun a sa propre vision de l’histoire. D’ailleurs, nous ressentons très vite que, malgré les détails apportés par le texte, ils sont insuffisants et nous sommes donc amenés à projeter un certain nombre d’éléments pour étayer cette histoire et combler les « trous ».

Les arguments fusent pour appuyer le fait qu’on désigne tel ou tel personnage comme le plus (le moins) responsable. Grâce à cela, nous essayons d’échanger et de construire ensemble. Ces arguments, ces visions de l’histoire sont clairement empreints de nos représentations personnelles ; représentations dont il est difficile de se déprendre et qui sont une des bases de notre raisonnement. Notre discours et sa façon de l’énoncer font apparaitre qu'il est porté par nos représentations personnelles, notre histoire...

Rapidement des questions se posent : peut-on objectivement hiérarchiser les protagonistes selon leur part de responsabilité ? Peut-on arriver à un consensus qui convienne à tous ? Peut-on accepter que notre représentation (propre à notre identité, etc.) puisse ne pas être commune aux autres ? Et comment ? Comment prendre une décision dans un tel contexte ?

Cette situation que l’on peut rapprocher de celle des juristes nous montre à quel point prendre une décision groupale peut être une démarche longue et difficile et que la subjectivité n’y est pas exempte. Nos représentations et nos préjugés sont présents à tout moment et influencent en permanence nos comportements, nos pensées, nos opinions, etc. Nous les expérimentons tous les jours sans même en avoir conscience.

Cette expérience inédite a permis à chacun de confronter les dits représentations et préjugés, en cela cette rencontre fut très enrichissante et a ainsi pu laisser émerger une dynamique nouvelle. Cette initiative se verra donc peut-être reproduite…

dimanche 24 janvier 2010

Document de mise en situation du Café Psycho du 14 Janvier 2010

Voici la mise en situation que nous avons présenté lors du dernier Café Psycho:

Une femme est délaissée par son mari, celui-ci étant constamment en déplacement dans d’autres villes ou d’autres pays pour raisons professionnelles ; elle trouve donc du réconfort dans les bras d’un amant, celui-ci habitant dans le même village qu’elle, mais de l’autre côté de la rivière.

Un soir, le mari étant absent, la femme part voir son amant de l’autre côté de la rivière ; à la fin de la soirée, elle doit cependant s’en retourner chez elle, car son mari rentre tôt le lendemain matin, elle doit donc être chez elle lors de son retour pour ne pas avoir d’ennui.
Arrivant sur le pont pour passer de l’autre côté de la rivière, un fou lui barre le passage, la menaçant de la tuer si elle avance. La femme, apeurée, s’en va alors voir le passeur qui, grâce à sa barque, pourrait la faire traverser sans avoir à passer sur le pont. Mais elle n’a pas d’argent pour payer le passeur, et celui-ci refuse de la faire traverser gracieusement. La femme retourne alors voir son amant, lui demandant de lui prêter un peu d’argent pour qu’elle puisse payer le passeur et rentrer chez elle. L’amant refuse. La femme, comprenant qu’il ne lui donnerait pas l’argent, le supplie de l’héberger pour la nuit, espérant ainsi que le fou serait parti le lendemain matin et qu’elle pourrait traverser le pont sans risque. Mais l’amant continue de refuser de l’aider, prétextant que ce sont ses affaires à elle et qu’il n’a aucune responsabilité dans cette situation. Après avoir une dernière fois supplié le passeur de lui faire traverser la rivière gratuitement, lui proposant même de revenir le payer le lendemain, en vain, la jeune femme décide de passer le pont malgré les menaces du fou.

Le fou la tue.

_______________________________________________________

Quelle est, selon vous, la personne qui est le plus responsable de la mort de cette femme, entre tous les personnages de cette histoire ? (Par ordre d’apparition : la femme, le mari, l’amant, le fou, le passeur)
Qui est le moins responsable de la mort de cette femme ?
Classer ensuite les personnages de 1 à 5, en allant du plus responsable au moins responsable.

 

mardi 12 janvier 2010

Invitation au Café Psycho de Janvier 2010


Toute l’équipe du Café Psycho vous souhaite une belle et heureuse année !

Nous vous invitons à nous rejoindre lors de la prochaine rencontre:



Le Jeudi 14 janvier 2010

En salle C308, à 17h30


Pour échanger, débattre, s’informer, penser autour de
l’interrogation suivante :

Représentations et préjugés



Vous ne connaissez pas le café psycho ?
Venez-vous informer sur notre blog :

http://cafepsycho.blogspot.com/