samedi 6 novembre 2010

Quelques images du Café Psycho de Novembre 2010

Bonjour à tous,

Voici un petit compte-rendu imagé de cette dernière rencontre :




Et quelques définitions concernant les thèmes évoqués :

La violence:

La violence est synonyme d’agressivité à outrance. Elle a la même étymologie que “violer” c’est-à-dire, enfreindre les limites. En ce sens, la violence consiste à exercer une force sur quelqu’un dans le but de le forcer, contre sa volonté, en utilisant la force physique ou psychique. Elle se manifeste par des actes d’agression commis par un individu ou un ensemble de personne.
Il s’agit donc d’un passage à l’acte en tant qu’expression de la brutalité. La parole ne trouve plus sa place et l’expression passe par le corps même. Cet ensemble d’actions témoignent souvent d'un conflit ouvert. On peut alors avoir usage de la force dans la contestation sociale et dans la répression des conflits.

Langage du corps
Besoin d'agression
Phénomène de foule
Passage à l'acte
Emeutes 2005
Casseurs en marge des manifestations
Prise d’otage aux J.O. de Munich en 1972

« Celui qui rend violence pour violence ne viole que la loi, et non l'homme. »
Francis Bacon, De dignitate et augmentis scientiarum

« La violence est ce qui ne parle pas. »
Gilles Deleuze, Présentation de Sacher-Masoch

« La violence à la télévision, ça donne envie de tout casser. Sauf, hélas, la télévision. »
Philippe Geluck, Le Chat à Malibu 
 
« On dit d'un fleuve emportant tout qu'il est violent, mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l'enserrent ».
Bertolt Brecht

« La violence se donne toujours pour une contre-violence, c'est-à-dire pour une riposte à la violence de l'autre ».
Jean-Paul Sartre, Critique de la raison dialectique, 1960. 

« Le mot non-violence apparaît dans la langue française au moment de la lutte menée par Gandhi pour l’indépendance de l’Inde.
C’est un décalque, via l’anglais, d’un mot sanscrit, ahimsã, qui désigne le refus de tout acte pouvant porter atteinte à la vie. Selon ce premier sens, « non-violence » désigne donc une conviction religieuse ou philosophique, selon laquelle aucun acte de violence n’est jamais permis, même pour des objectifs louables, comme par exemple la légitime défense.
Mais Gandhi lui-même réalisa assez vite que l’action politique dans un monde où la violence est déjà là, ne peut se fonder sur l’ahimsã. Refuser d’utiliser la violence contre les violents, ne serait-ce pas se résigner à subir leurs lois ?
La véritable non-violence, selon Gandhi, exige donc que l’on invente et mette en œuvre des actions concrètes qui, tout en respectant le principe d’ahimsã, puissent cintrer efficacement la violence des adversaires. Pour désigner cette aptitude, il forge un mot nouveau, « satyagrãha » (force de la vérité). »
Sylvain Auroux, Encyclopédie philosophique universelle II

« La propagande est aux démocraties ce que la violence est aux dictatures. »
Noam Chomsky.

---------------------------

Le sujet en péril :


Il s’agit d’une situation où la personne court de grands risques. Elle est menacée dans sa sécurité, dans ses intérêts ou dans son existence même. On peut alors dire que le sujet met son intégrité en péril, en prenant sur soi l'entière responsabilité de ses actes. C’est une action d’ordre symbolique qui porte atteinte à la vie humaine.
Cette conduite est un recours ultime afin d’avoir gain de cause : quand toute communication verbale est devenue inopérante, le sujet cherche à infléchir la situation par une conduite extrême non violente à l’égard d’autrui, même si c’est une forme de violence envers soi. On peut alors parler de sacrifice altruiste.
Symbolisme
Besoin d'estime de soi
Perte identitaire
Dernier échappatoire
Grèves de la faim
Suicides au travail
La résistance
Les attentats-suicides
L’utilisation d’internet dans certains pays totalitaires

« La philosophie mène à la mort, la sociologie mène au suicide. »
Jean Baudrillard

« Le passage à l'acte, il est, si vous voulez, dans le fantasme, du côté du sujet[...] le sujet, si l'on peut dire, se précipite de là où il est, du lieu de la scène où, comme sujet fondamentalement historisé seulement il peut se maintenir dans son statut de sujet, qu'il bascule essentiellement hors de la scène; c'est là, la structure même, comme telle, du passage à l'acte. »
Jacques Lacan, Séminaire X, L’angoisse.

« En toutes choses, le plaisir croît à raison du péril qui devrait nous en écarter »
Sénèque

« Jojo
Nous parlons en silence
D’une jeunesse vieille
Nous savons tous les deux
Que le monde sommeille
Par manque d’imprudence. »
Jacques Brel

« « Là où grandit le danger croît aussi ce qui nous sauve », nous dit Holderlin. (« Da, wo die Gefahr wächst, wächst das Rettende auch. »)
C’est aujourd’hui l’inverse : « Da, wo das Rettende wächst, wächst die Gefahr auch ». (C’est dans l’excès de sécurité qu’est le péril extrême).
Jean Baudrilard.

« Plus le sujet s'affirme à l'aide du signifiant comme voulant sortir de la chaîne signifiante, et plus il y entre et s'y intègre, plus il devient lui-même un signe de cette chaîne. S'il s'abolit, il est plus signe que jamais. La raison en est simple - c'est précisément à partir du moment où le sujet est mort qu'il devient pour les autres un signe éternel, et les suicidés plus que d'autres. C'est bien pourquoi le suicide a une beauté horrifique qui le fait si terriblement condamner par les hommes, et aussi une beauté contagieuse qui donne lieu à ces épidémies de suicide qui sont tout ce qu'il y a de plus réel dans l'expérience. »
Jacques Lacan, Séminaire V, Les formations de l’inconscient, 1956-1957.

« Les saint jean bouche d'or qui prêchent le martyre
Le plus souvent, d'ailleurs, s'attardent ici-bas
Mourir pour des idées, c'est le cas de le dire
C'est leur raison de vivre, ils ne s'en privent pas
Dans presque tous les camps on en voit qui supplantent
Bientôt Mathusalem dans la longévité
J'en conclus qu'ils doivent se dire, en aparté
"Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente »
Georges Brassens, Mourir pour des idées.

« Il n’y a que les martyrs pour être sans pitié ni crainte. Croyez-moi, le jour du triomphe des martyrs, c’est l’incendie universel. »
Jacques Lacan, Séminaire VII, L’éthique de la psychanalyse, Commentaire sur Antigone, 1959-1960.

---------------------------------

Les réactions collectives organisées

Ce sont des méthodes de contestations collectives où l’ensemble des individus regroupés cherche à montrer son désaccord, son opposition. Elles sont l’expression même de la remise en cause des idées reçues, des institutions, de l’ordre social, etc. Cette critique prend forme à travers de nombreuses actions où l’ensemble des individus fait bloc et exerce, par sa cohésion, une force pour tenter d’infléchir une situation. Ces méthodes sont donc parties prenantes de l’expression démocratique.

Résistance au changement
Besoin de sécurité
Désinhibition collective
Angoisse
Grèves
Manifestations
Blocages

« Le capitalisme, c'est l'exploitation de l'homme par l'homme ! Le syndicalisme, c'est le contraire. »
Coluche

« La populace ne peut faire que des émeutes. Pour faire une révolution il faut le peuple. »
Victor Hugo, Choses vues.

« L'insurrection confine à l'esprit, l'émeute à l'estomac. »
Victor Hugo, Les Misérables.

« On n'a quand même pas pris la Bastille pour en faire un opéra ! »
Pierre Desproges

« L’insurrection n’est point un état moral ; elle doit être pourtant l’état permanent d’une république. »
Marquis de Sade, La philosophie dans le boudoir

« La satisfaction que [le triomphe remporté sur le père] procure fait instaurer la fête commémorative du repas totémique dans laquelle les restrictions imposées par l’obéissance après-coup sont levées, elle prescrit de répéter dans le sacrifice de l’animal-totem le crime que fut le meurtre du père, et cela aussi souvent que le gain retiré de cet acte, l’appropriation des qualités du père, menace de s’évanouir par suite des changements qu’entraîne la vie. »
Sigmund Freud, Totem et tabou.

« La tragédie sanglante des paysans et des ouvriers russes ne saurait passer sans laisser des traces. Plus que toute autre chose, la pratique du socialisme en Russie a démontré que les classes laborieuses n’ont pas d’amis, qu’elles n’ont que des ennemis qui cherchent à s’emparer du fruit de leur travail. Le socialisme étatiste a démontré pleinement qu’il se range, lui aussi, au nombre de leurs ennemis. Cette idée s’implantera fermement, d’année en année, dans la conscience des masses du peuple.
Prolétaires du monde entier, descendez dans vos propres profondeurs, cherchez-y la vérité, créez-la vous-même ! Vous ne la trouverez nulle part ailleurs. »
Voline, La révolution inconnue.

----------------------------

L'engagement citoyen

Action de s’engager en vue de participer à la vie civique d’une société. Il s’agit d’une participation active (selon les convictions de l’individu) à la vie sociale, politique, intellectuelle, etc. en entreprenant et poursuivant certaines actions et activités. Cette "démarche citoyenne" afficherait une volonté d'intégrer, dans ses actes, des considérations éthiques et des finalités ou des solidarités sociales plus affirmées. Il s’agit d’un acte d’engagement individuel qui témoigne d’un dévouement pour l'intérêt public, pour la "chose publique".

Sublimation
Besoin d'appartenance
Inscription sociale
Lien
La J.A.P.D.
Engagement dans l’armée
Conseil Municipal de la Jeunesse
Inscription sur les listes électorales

« Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile. »
Thucydide

Ce que la poupée gonflable est au désir, l’humanitaire l’est à la pensée. »
Jean Baudrillard

« Je respecte trop la démocratie pour risquer de la dérégler en votant. »
Rolland Topor

« Les hommes ne seront jamais des citoyens tant qu’ils accepteront sans mot dire d’obéir aveuglément aux ordres de leurs gouvernants ; ils ne seront jamais non plus des citoyens s’ils prétendent acquérir leurs droits par la force. »
La Boétie, Discours de la servitude volontaire

« Ce n’est jamais dans l’anarchie que les tyrans naissent, vous ne les voyez s’élever qu’à l’ombre des lois ou s’autoriser d’elles. »
Marquis de Sade, Juliette.

« Parler de révolte n’engage pas d’emblée au « rassemblement » susceptible de faire gagner un candidat, mais incite, au contraire, à l’auscultation, au déplacement, à la dissemblance, à l’analyse, à la dissociation. Parler de révolte n’appelle pas à l’intégration, à l’inclusion, à l’idylle sociale dans l’immobilité, mais souligne qu’il existe des contradictions d’ordre économique, psychique, spiritel, et, qui plus est, que ces contradictions sont permanentes : entendez bien, elles ne sont pas solvables. C’est même lorsque l’on s’aperçoit que les contradictions de la pensée et de la société sont insolvables que la révolte apparaît - avec ses risques - comme une nécessité continue pour le maintien en vie de la psyché, de la pensée et du lien social lui-même. »
Julia Kristeva, Sens et non-sens de la révolte



mardi 2 novembre 2010

Invitation au Café Psycho de Novembre 2010



En faisant sa rentrée dans ce contexte d’actualités sociales pour le moins animé, le Café-Psycho se propose de revenir à son objet premier: créer un espace et un temps, sous la forme d’un forum où enseignants et étudiants peuvent se rencontrer, élaborer et discuter librement en regard d’un certain malaise diffus.
_______________

Le Jeudi 4 novembre en salle C 306, de 17h à 18h30.

Pour échanger, débattre, s’informer, penser autour du thème :

" Les possibilités d'inscription pour le sujet de son engagement et de sa contestation au travers du fait social"